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64               BERANGER ET PIERRE DUPONT.
             Heureux que Baechns nous rassemble,
             Pour trinquer à ce gai repas !
             Amis! c'est le Dieu que j'implore ;
             Par lui, mon cœur est affermi.
             Buvons gaîment, buvons encore :
             Autant de pris sur l'ennemi.
  Les Cent-Jours arrivent. Il est évident qu'à cette époque,
Beranger n'a point encore définitivement pris son parti. La
première restauration ne lui a point tout à fait désillé les
yeux-, lui, qui sera le véritable Homère de l'Empereur, écrit le
Nouveau Biogène (Cent-Jours) :
             Où je suis bien, aisément je séjourne ;
             Mais, comme nous, les Dieux sont inconstants.
             Dans mon tonneau, sur ce globe qui tourne,
             Je tourne avec la fortune et le temps.
                          Diogène,
                     Sous ton manteau,
             Libre et content, je ris, et, bois sans gêne,
                          Diogène,
                  Sous ton manteau,
             Libre et content, je roule mon tonneau,

             Pour les partis, dont cent fois j'osais rire,
             Ne pouvant être un utile soutien,
             Devant ma tonne, on ne viendra pas dire :
             Pour qui tiens-tu, toi qui ne tiens à rien?
                          Diogène,
                  Sous ton manteau, etc.

             Exempt d'impôts, déserteur de phalange,
             Je suis pourtant assez bon citoyen :
             Si les tonneaux manqnent pour la vendange,
             Sans murmurer, je prêterai le mien.
                           Diogène,
                   Sous ton manteau, etc.

   Beranger paraît avoir senti et regretté ce contraste entre
sa tiédeur politique de 1815 et ses passions de 1819. Aussi, dans
la Préface de ses dernières chansons, a-t-il cherché à se justifier.