Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     FORVM SEGVS1AVORVM.                                55

la déesse Seia veille sur eux, mais dès qu'ils offrent
l'apparence d'une riche moisson, c'est la déesse Segetia
qui est préposée à leur garde. Sata frumenta quandiu
sub terra essent prœpositam voluerunt deam Seiam,
cum vero jam essent super terrain, et segetem face-
rent, deam Segetiam (1). » Pline et saint Augustin nous
présentent les variantes Segetia et Segesta. Enfin Polybe,
racontant le passage du Rhône par Annibal, dit que ce
général s'avança vers une région qui a pris son nom
du grand nombre de ses cultivateurs et de l'abondance
du froment qu'elle produit, c'est là que se joignent le
Rhône et la Saône (2).
   Seia et Segetia étaient donc deux divinités spéciale-
ment préposées aux travaux des champs : elles repré-
sentaient, pour ainsi dire, la déesse delà terre, envisagée
sous deux rapports. Selon moi, Seia, Segusia, Segesta,
Segetia sont le même type avec des attributions diverses,
et, en effet, Cérès est fille de la terre. Eh bien ! ne trou-
verait-on pas, sous ces voiles, le culte de Cybèle, de cette
mère, summa parens, des dieux et des hommes, par-
ticulièrement honorée par nos ancêtres ? Je possède un
petit monument fort intéressant à ce point de vue, et
qui vient de Feurs. C'est un vase déterre en forme d'ai-
guière, haut de 30 cent., d'une teinte légèrement rouge
et couvert de paillettes de mica ; autour du col sont gra-
vées à la pointe ces six lettres M A T R I D (3) matri
deum, à la mère des dieux. Comme il était d'usage dans

   (i)Deciv. Dei,lV, H.
   (2) Polyb. III, 281. Ed. Casaub. Quelques commentateurs lisent Isara au
lieu i'Arar.
   (3) Planche.