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 16                    HISTOIRE LITTÉRAIRE
le Manifeste des consuls, échevins, bourgeois et habitants de la
ville de Lyon sur le fait de la prise de Vienne, etc. On publia
bientôt après de nombreux écrits contre la personne de Henri IV
ou contre ses droits à la couronne de France ; la violence et
l'injure ne sauraient aller plus loin, et elles éclatent jusque dans
le titre de l'ouvrage. Les dernières convulsions qui précédèrent
l'avènement de Henri au trône, furent l'occasion d'autres pam-
phlets dans le même esprit : on vit publier, entr'autres, le
Discours véritable et sans passion sur la prise des armes et chan-
gements advenus en la ville de Lyon pour la conservation
d'icelle sous l'obéissance de la Sainte-Union, YAdvis des causes
et raisons de laprinse des armes en la ville de Lyon, les Para-
boles de Cicquot, etc. Les barricades lyonnaises de 1494 eurent
leurs historiens : Pierre Dauphin et Antoine du Verdier racontè-
rent la réduction de Lyon sous l'obéissance de Henri ; on vit pa-
raître la lettre de Jean de la Souche et la réponse de Pierre La
Coignée, et un nombre assez considérable d'écrits dont j'ai
recueilliles titres. Ce sont les mémoires du temps.
   Quand Henri IV et sa dynastie furent enfin affermis sur le
trône, l'histoire locale devint infiniment moins féconde ; elle ne
fonrnit à la bibliographie qu'un assez petit nombre d'ouvrages,
dont la plupart ont pour sujets des entrées solennelles de princes
ou de rois, des oraisons funèbres ou la relation de quelques évé-
nements survenus dans la cité. Sous Louis XIV, cette disette aug-
menta encore ; il n'y a plus à enregistrer que des lettres patentes
ou des actes d'administration. Pendant ce long temps, l'histoire
locale ne donne lieu qu'à d'insignifiantes et rares publications,
en exceptant toutefois les importants ouvrages du P. Menestrier,
suivis bientôt de ceux du P. de Colonia. Peu d'écrivains occupè-
rent les presse^ de Lyon sous Louis XV. Au temps de la monar-
chie absolue, la pensée n'était pas libre et cherchait peu à se
produire : l'autorité royale avait parlé, les bourgeois de Lyon se
taisaient, payaient et obéissaient.
  Il n'en fut pas ainsi pendant les quinze dernières années du
XVIIIe siècle : brusquement émancipée par la révolution, la
presse lyonnaise se donna une libre carrière, et plus de trois mille