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                 HÔPITAL DE Là QUABANTAINE.                  39

  tenu de les assister et servir selon ses moyens; qu'il n'est
  pas de moyen et remède plus prompt, pour y remédier,
  que de suivre l'exemple de la ville de Lyon, en laquelle on
  a vu, cy devant en sa pratique, que MM, les commissaires
  de santé, par forme de police, ont taxé ce que chascun des
 habitants doit contribuer par moys pour la nourriture des
 pauvres malades et pour les autres frais nécessaires à la
  conservation de la santé.
    C'est pourquoy ils ont prié les sieurs eschevins faire de
 mesme en ceste ville, et de taxer que chascun des habi-
 tants aysés d'icelle devra contribuer, pour sa part, de la
 somme de quatre cents livres, et que l'on a jugé à peu près
 pouvoir suffir aux frais du premier moys déjà commencé à
 partir du 18 du présent moys ; avec pouvoir de continuer
 la taxe pendant les moys suivants ; et d'icelle augmenter
 ou diminuer , selon que la maladie, l'occasion et la néces-
 sité le requerra. »
    La maladie dure encore tout l'hiver. Les sommes recueil-
 lies six mois avant sont épuisées, la ville endettée plus que
jamais, et la charité se lasse. Il faut de nouveau aviser et
faire un effort.
    « Du samedy, 22 avril 1632.
    . . . Sur ce que a esté dict, au moys de septembre dernier,
par le sieur Cartier, que le mal contagieux s'estant repris
avec violence en ceste ville, il les obligeoit (les échevins)
à entrer dans de grands frais et d'espérer que ceux faicts
auparavant, à cause de la mesme maladie, ne fussent
payés et acquittés ; il expose à l'assemblée que, si quel-
ques habitants ont faict de grandes dépenses à ce sujet,
espérant que la maladie ne seroit pas de longue durée,
d'autres n'y ont voulu entendre, sous cette croyance de n'y
pouvoir estre contraincts. Ce qui a faict que le mal ayant
toujours continué, il se trouve que la ville est à présent
redevable d'une notable somme tant envers les bouchers,
boulangers et apothicaires; il a donc voulu advertir
l'assemblée d'y adviser.