Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
544                      UÃUAGE ET VIZILLE.

blocs de rochers et irritant par ces obstacles multipliés le
cours impétueux de la Romanche. En remontant le torrent de
YEau d'Olle, un des affluents de cette rivière, on arrive au
village d'ÀUemon, si connu par ses établissements métallur-
giques, et où Ton trouve des mines abondantes de fer, de
plomb, d'argent et même d'or, dont l'exploitation commencée
a grands frais, quelques années avant la révolution, a été
depuis tour-à-tour suspendue et reprise. Au sortir de la
gorge de Livet la route de Briançon se dirige vers le Bourg
d'Oisans, passe au Freney, à la Grave, au Villar-d'Arènes,
tracée avec beaucoup d'art le long de la Romanche, dont
elle ne s'écarte que vers le joli col du Lautaret (1) pour
descendre dans la fertile vallée de la Guisanne et se diriger
vers Briançon en suivant presque constamment le cours de
cette paisible rivière.
   Le nom de Vizille (Figilia , castrum Fiziliœ) et le titre
d'oppidum antiqum , cité antique, que lui donne Aimar du
Rivail dans son Histoire des Allobroges , assignent a cette-
ville une origine reculée. Sa position au débouché des mon-
tagnes de la double chaîne des Alpes, a quelque distance
de Cularo, colonie romaine, indique l'importance que pou-
vait avoir, comme place de guerre, cette station militaire
fortifiée pour arrêter les incursions des montagnards retran-
chés dans leurs retraites inaccessibles. L'histoire ne nous a
pas transmis les fastes de Vizille à cette époque, ni les évé-
nements dont cette cité a pu être le théâtre dans les temps
anciens ; c'est seulement pendant le moyen âge qu'il est
question de cette ville et que son nom apparaît dans les
annales du Dauphiné.
    L'ancien château dont il ne reste aujourd'hui que des rui-

   (1) Voir notre brochure Souvenirs des Alpes, le Lautaret, dans la llevue
thi Lyonnais du 30 juin 1853, tome vi (nouy. série).