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492             LA TURO.UIE AU XVIe SIÈCLE.

culte latin. Ainsi l'on semblait renoncer a reconquérir les
lieux Saints par les armes , mais la politique des deux plus
grandes nations occidentales, de la France et de l'Espagne, se
proposait de consacrer par des négociations et par une in
Huence pacifique les premières garanties des intérêts chré-
tiens en Orient.
    Cette politique est celle qui a triomphé depuis lors. Les
projets de croisade se perpétuèrent encore jusqu'à la fin du
XVIe siècle, c'est-à-dire jusqu'à l'époque où la puissance otto-
mane cessa àpeuprèsd'être conquérante. Cesprojets flattaient
les hommes de guerre aussi bien que les hommes politiques.
Saulx Tavannes, qui accompagna Henri III en Pologne , qui
assista à une bataille du prince de Moldavie contre les Turcs,
qui visita Constantinople et les provinces européennes de
l'Empire , estimait encore que la plus glorieuse entreprise
pour un prince chrétien et pour un roi de France, serait une
conquête qui devrait être achevée en deux batailles, si l'on
marchait droit à la capitale dans un pays dépourvu de for
teresses et qui n'avait que des janissaires et des cavaliers
pour toute citadelle. Mais la situation de l'Occident ne permit
jamais que ce rêve devînt une réalité , et la politique suivie
par le gouvernement français dès le règne de François Ie'
créa non seulement pour lui , mais encore pour les autres
gouvernements de l'Europe des traditions qui ne furent plus
abandonnées. Aussi les négociations de la France dans le
Levant, récemment publiées par M. Charrière dans la col-
 lection des document inédits de notre histoire , ont-elles .
 outre le mérite remarquable de la publication elle-même ,
 un intérêt qui se rattache très-directement aux préoccupa
 lions les plus vives de la politique contemporaine.

                               DAUESTE m    LA CHAVANNL.