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                      t)E LA CHIRURGIE A LYON.                         299

Ce ne fut que plus tard qu'il se rendit a Paris (1295) où il
ouvrit, avec l'assentiment du doyen de la Faculté (Jean Pas-
savant), des cours publics qui influèrent beaucoup sur les
progrès de la chirurgie en France.
    Il fut le digne précurseur d'un homme non moins ce'lè-
bre, Guy de Chauliac, qui exerça longtemps l'art de guérir
dans nos murs, où il s'adonna avec un égal succès a la mé-
decine et a la chirurgie. Guy de Chauliac avait quitté Lyon
avant 1348, époque où il se trouvait déjà a Avignon pen-
dant la fameuse peste noire qui ravagea l'Europe : sa grande
réputation l'avait fait appeler à la cour du pape Clément VI
en qualité de premier médecin, poste élevé qu'il conserva
auprès d'Innocent VI et d'Urbain V.
   En 1363 il y publia sa Grande chirurgie avec des maté-
riaux recueillis en grande partie a Lyon, comme il l'écrit
lui-même ; cette œuvre lui valut le titre glorieux de restau-
rateur de la chirurgie ; elle eut le rare honneur de rester
pendant plus de trois siècles le livre classique par excellence
dans toutes nos écoles, et rendit longtemps les nations étran-
gères tributaires de la France (1).
   Du temps de Guy de Chauliac la chirurgie était exercée
à Lyon par Bonand qui se distingua dans l'art des opérations.

écrit sur son séjour à Lyon : « Donec Lugduni supra rhodanum moram
« trahens, rogatus quoddam de chirurgia facere compendium , tandem
« desirans parisius dictis conlinuis pervenire curis, quas liberorum edu-
« cationis cura prosequi compellabar, etc. » (LANFRAXC, tract. 5 , cap. 6.)
— Il dit ailleurs : « Permiscrat (domini gratia) me de civitate coactum, et
« fecit in Galliam transportare ubi meum jam aliquibus dimissum tempo-
« ribus resumpsi studium. »
    (t) Pour l'analyse de l'œuvre de Guy de Chauliac et l'appréciation de
l'influence qu'elle exerça, voyez Pétrequin, Mélanges de chirurgie, p. 18.
« De mon temps , écrit Guy de Chauliac, maistre Pierre Bonand a été
chirurgien-opérateur à Lyon où j'ai longtemps practiqué. » (A. PÉRICAOD.
Biographie lyonnaise, 1839.)