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448         DE QUELQUES TRAVAUX LITTÉRAIRES

encore, placés à l'entrée d'une large voûte, ils s'étudiaient
a opposer des contrastes aux limpides rayons de la lune dont
la clarté s'étendait sur les paliers en nappes éblouissantes. À
chaque effet heureusement obtenu, la satisfaction de nos com-
pagnons éclatait bruyammenî, les échos retentissaient d'ex-
clamations et d'applaudissements.
    « La vie est ainsi faite à Rome : les amusements, les
grandes pensées, les plaisirs, les enseignements, tout vient
de la même source. Les femmes portent des bijoux calqués
sur des modèles antiques ; celui qui se construit une maison,
cherche à la faire ressembler en quelque point aux monu-
 ments qu'il a sous les yeux. Le peuple aime à être bercé
dans ces poétiques souvenirs; s'il n'est pas assez instruit
pour les bien comprendre, il sait que là est sa grandeur
 passée , et peut-être sa régénération future. Ces pensées
 donnent de l'élévation même aux physionomies des dernières
 classes. Le pâtre qui conduit au Campo-Vaccino ses bœufs à
 la haute encornure, s'arrête, chemin faisant, sous un arc
 triomphal ou sous le portique ébranlé d'un temple ; il r e -
 garde avec émotion ce qui a survécu de la gloire de ses
 ancêtres, il comprend combien sa pairie a été supérieure au
 monde entier , et il passe fier et sans envie auprès de
 l'opulent étranger qu'une curiosité souvent inintelligente
 amène sur cette noble terre.
   « Rome chrétienne règne au Vatican, au-delà du Tibre, à
l'extrémité opposée de la cité ; elle aussi est placée en de-
hors du tumulte de la vie vulgaire. »
   Il est de bon ton, dans un certain monde, de décrier
Rome et de jeter de la bouc a la foi religieuse de ses popula-
tions; l'auteur de ces Etudes a trop de bon goût et d'équité
pour se faire l'écho de vulgaires inepties, et il dit :
    « A Rome, tout porte irrésistiblement a la réflexion et à
l'étude : le caractère du peuple est contemplatif; à l'exemple