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                        EN ALLEMAGNE.                       137

faisant remarquer qu'ils admettent au moins la pensée, part
avec eux de l'idée de la pensée pour construire de ce point
de vue tout son système. Hegel, s'adressant aux seconds, à
ceux qui admettent l'être, regarde l'idée de l'être comme la
pierre fondamentale du système de la philosophie absolue.
Pour réunir dans un seul tout organique les avantages de ces
deux méthodes, et pour combattre à la fois les deux espèces
de sceptiques qui échappent les uns (ceux qui nient l'être) à
Hegel, les autres (ceux qui nient la pensée) à Schleierma-
cher, il ne faudrait poser en pierre angulaire de la philoso-
phie, ni l'idée de l'être, ni celle de la pensée, mais élever
le système sur une base plus large et à laquelle aucun scep-
tique ne saurait refuser son adhésion. George croit avoir
trouvé ce fondement solide de toute philosophie dans l'idée
du néant. Tel est le plan que le jeune métaphysicien a tracé
à une philosophie future ; c'est ainsi que, dans un ouvrage
intitulé : Du principe et de la méthode de la philosophie, il a
déterminé la position qu'il entend prendre relativement à
Schleiermacher et à Hegel.
   II n'en est pas resté là : s'étant mis à l'œuvre, il a essayé
de réaliser son idée. La conciliation pleine et entière du réa-
lisme et de l'idéalisme pouvait paraître difficile. La destruc-
tion des derniers retranchements derrière lesquels les ten-
dances sceptiques peuvent s'abriter devait présenter bien des
difficultés. L'esquisse d'une philosophie qui, sans quitter ab-
solument le champ de la spéculation apriorique, et sans r e -
noncer au développement immanent des notions prétendait
s'élever au dessus du hégélianisme, devait paraître un projet
presque gigantesque. George ne s'en est pas laissé effrayer.
Dans sa première publication philosophique, il avait déjà es-
quissé la hiérarchie nouvelle qu'il voudrait établir parmi les
neuf sciences fondamentales qui composent, selon lui, l'en-
semble de la philosophie. Dans un nouvel ouvrage, il a donné