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EXCURSION DANS LE MIDI. 399 n'avons reçu que deux fois une somme de 500 francs envoyés par la même personne, un étranger. Des messes demandées par les marins, des dons de 2 francs, de 3 francs, de 5 francs au plus, et la vente des médailles, des chapelets et des cierges, voilà tout ce qui compose les revenus ordinaires de la cha- pelle. Si l'on en croyait le Guide de l'Etranger dans Marseille, le budget des recettes de la patrone de NotreDame-de-la- Garde serait bien autrement prospère. Ce livre parle de trc- sors et de la nécessilé de les faire surveiller par une garde imposante. « Il n'est pas d'années, dit-il, pas de jours, que des offran- des plus ou moins riches ne soient faites à la patrone du lieu. Si tout avait été soigneusoment conservé, la chapelle devrait être pavée en pierres précieuses, et de vastes maga- sins ne suffiraient point à contenir, non pas les dons divers mais seulement les cierges offerts par les fidèles. » Je ne saurais décider qui compte le mieux ici, de mon petit livre ou du chapelain. Tout ce que je pourrais hasar- der, c'est qu'il faut beaucoup de messes à 1 franc et de petits cierges à '10 centimes pour payer une statue de 30,000 francs. Après cela, je dirai que j'aime mieux voir les dons faits à la chapelle, quels qu'ils soient, servir à des œuvres de charité et au soulagement de la misère qu'à des pavés de pierres précieuses. Cet emploi me paraît être beaucoup plus con- forme à l'esprit de l'Evangile et de la saine religion. Tous les anSj à la Fête-Dieu, on descend la statue de la Vierge de Notre Dame-de-la-Garde, et on la porte processio- nellement à l'Hôtel-de-Ville à travers des flots de population agenouillés sur le passage de l'effigie sainte. La statue reste là trois jours, après quoi le clergé vient la reprendre avec le même cérémonial cl la même pompe ; car si on voulait l'y laisser séjourner davantage, elle retournerait toute seule à sa chapelle. C'est du moins ce que dit et ce que croit naï- vement le peuple marseillais. Le fait est qu'il n'y a pas une