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                                 DU BUGEY,                                325

 de cette invasion, vinrent implorer son secours. Cette partie des
Commentaires renferme un document précieux qui constate les
 peuples alorsen possession duBugey. Voici sa traduction littérale:
    « En môme temps, les Eduens et lesÀmbarres, peuples
 étroitement unis par les liens du sang, viennent aussi annon-
cer à César que leurs campagnes sont ravagées et que c'est
à peine s'ils peuvent se défendre, dans leurs places fortes,
de la violence des ennemis. De même les AUobroges, qui
 avaient des bourgs et des possessions au-delà du Rhône,
 ayant pris la fuite, accourent à César et lui déclarent qu'il ne
leur reste plus rien que le sol (1). »
    Pour apprécier ce document au point de vue de notre as-
sertion, il est à remarquer que, lorsque ces divers peuples
vinrent apprendre à César tes dévastations commises par les
trois cent soixante mille Helvètes répandus dans les pays bai-
gnés par l'Ain et par le Doubs, cette horde d'émigranls
n'avait point encore passé la Saône, et que, parmi ces peu-
ples dévastés, on ne voit pas figurer les Ségusiens. Cette
nation, en effet, placée sur les rives droites de la Saône et du
Rhône, avait été préservée par ces barrières de la désastreuse
invasion. Son territoire comprenait le Lyonnais et le Forez
entre ces deux fleuves. Une judicieuse interprétation du récit
de César ne permet pas le doute sur ce point historique que
corroborent d'autres monuments respectés par le temps (2).

   (i) Eodem tempore, quo jEdui, Ambarri quoque, necessavii et cousangui-
nei OEduorum, CÅ“sarem certiorem faciunt, sese, depopulatis agris, non fa-
cile ab oppidis \im hostiuni prohibere : item AUobroges, qui, trans Rho-
danum \icos et possessioues habebant, fuga, se ad CÅ“sarem recipiunt et
demonslrant sibi prœter agri solum nihil essereliqui.—De Bel. Gui. Com.lib. I.
   (2) Ces monuments sont, entr'autres, des pierres épigraphiques trouvées
dans le Forez et mentionnées par le père Méuestrier : puis un passage de
la géographie de Plolémée, livre II : Segusiani et eorum civilales Rodumna,
Roanne, et forum Segusianorum, la ville de Feurs.