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326 MONOGRAPHIE HISTORIQUE
Evidemment les Ambarres possédant les parties occiden-
tales et méridionales du Bugey s'étendaient sur la rive gauche
de la Saône et sur la rive droite du Rhône, depuis Lagnieu
à peu près jusqu'au confluent de ces fleuves, si l'on en juge
par les vestiges qu'ils ont laissés et par l'importance histo-
rique de ce peuple dont les ancêtres, huit siècles auparavant,
avaient conquis une grande partie de l'Italie et y avaient
fondé des colonies.
Le confluent, selon toute apparence, était un point limi-
trophe où aboutissaient les territoires des Allobroges, des
Ambarres et des Ségusiens. La ville de Plancus, Lyon,
était assise sur le coteau de Fourvière, au territoire des Ségu-
siens (1).
Sur le territoire Ambarre fut donc élevé le fameux temple
d'Ainay, dans lequel les députés réunis de soixante nations
gauloises, jurèrent sur l'autel d'Auguste l'alliance gallo-
romaine. Les statues allégoriques de ces peuples furent pla-
cées dans le temple et leurs noms inscrits sur le marbre de
l'autel ; admirable polilique de s'attacher ainsi par une sainte
alliance les peuples vaincus ou soumis, de se mêler à eux par
l'établissement des colonies, de leur porter la civilisation sans
offenser leurs usages et leurs constitutions civiles et religieuses !
L'histoire précise du Bugey commence au temps de la con^
quête de Jules César; tous les faits historiques antérieurs Ã
celte époque, concernant celle province sont ensevelis dans
l'obscurité des siècles. Or donc, que ses peuples aient parti-
cipé à l'expédition du Brennus (2jqui prit Rome, c'est chose
probable mais non avérée ; qu'Annibal, après avoir traversé
(i) Prœst liaec urbs, Lugdumim, genti Sebusianorum. —STRABON. —
(2) Brennus, comme on sait, n'était pas le nom propre et individuel d'un
général gaulois, mais une dénomination énonçant le titre de chef, ou de
commandant. Ces Brennus gaulois ont laissé des traces dans le Bugey.
Brena;, Brenod, Biens tiennent d'eux apparemment leurs noms.