page suivante »
DU LYONNAIS AU X1' SIÈCLE. 293
tribuer une aussi belle institution ni aux Bourguignons, le
peuple le moins novateur de tous les Barbares, ni aux Francs,
trop ignorants en matière d'administration pour avoir su la
créer.
2° Étendue des agri. 11 paraît, à en juger par les docu-
ments qui nous restent, que l'étendue de Vager n'avait rien
de bien régulier. Suivant que la population était compacte
ou disséminée, que le territoire était homogène ou divisé par
la nature, Vager était petit ou grand. C'est ce qui ressort évi-
demment de la comparaison des agri de la vallée de la Bre-
venne, par exemple, avec les agri forensis et jarensis. Les
premiers, situés dans un pays populeux et accidenté, sont,
très petits, tandis que les deux derniers sont fort étendus, l'un
comprend toute la plaine du Forez, l'autre, une vallée mon-
tagneuse, mais aride et probablement peu peuplée. C'est sans
doute parce qu'il ne s'y trouvait aucune localité importante
qu'on lui donna le nom d'une rivière, le Gier, en latin Jarius.
J'ai longtemps cru que Vager correspondait à l'archiprêtré ;
mais mes premières recherches sur ce sujet m'ont bientôt
convaincu que j'étais dans l'erreur. En effet, le pagus lug-
dunensis ne renfermait que dix-huit ou vingt archiprêtrés,
comme nous verrons bientôt, tandis que ma liste des agri,
tout incomplète qu'elle est, fait connaître plus de quatre-
vingts de ces derniers. S'il m'est permis d'avancer une hypo-
thèse pour simplifier la question, je dirai que Vager ou la vi~
caria, car ces deux mots sont synonymes, si l'on en juge par
les termes des actes où ils sont employés (1), revient à peu
près au canton ou plutôt à la châtellenie, nommée souvent
encore viguerie dans le XII e siècle, époque où cette nouvelle
division du territoire apparaît pour la première fois. Et ceci
(i) On lit souvent nger tel vicaria. Le premier mol semlde s'appliquer
particulièrement au sol, elle second à la constitution administrative de Yayei:
i