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                      EXCURSION DANS LE MIDI.                251
gence avec les papes ; elle finit par se brouiller aussi avec son
voisin de mur mitoyen, l'évêque qui tenait sous sa domination
la ville haute. Cela s'explique très-bien historiquement et pa-
palement : la république de Marseille faisait de 1res bonnes
affaires commerciales ; toutes les puissances temporelles et
spirituelles désiraient beaucoup d'ouvrir un compte en parti-
cipation avec la république. C'était une politique renouvellée
des Romains. Les prétextes ne manquèrent pas pour cher-
cher noi?e à la bonne fille qui repassa bientôt de l'état de ré-
publique à l'état de simple ville municipale, relevant des com-
tes de Provence. Ce fut le chef ambitieux de la maison d'An-
jou (1) qui se chargea de mettre ainsi les papes et les évêques
d accord avec la ville de Marseille.
    Plus tard, Marseille fut placée sous la suzeraineté des rois
de France à qui, depuis Louis XI et d'après les volontés testa-
 mentaires du roi René, était échu le comté de Provence.
    Le commencement du XVIe siècle fut signalé par un événe-
ment qui fait trop d'honneur aux Marseillais et surtout aux
dames marseillaises pour que je le passe sous silence.
   Les démêlés de François I e r avec Charles Quint ayant amené
l'invasion de la Provence, en 1534, le connétable de Bourbon
entreprit le siège de Marseille et fut contraint de le lever hon-
teusement devant la défense héroïque des femmes qui se por-
tèrent aux remparts pour repousser les assaillants.Vous n'ou-
blierez pas, mesdames, ajouta notre historien, d'aller vous
promener sur le boulevard situé entre la porte d'Aix et la Ju-
liette, et qui remplace aujourd'hui l'ancien rempart témoin du
haut fait d'armes de nos Jeanne Hachette; celle promenade
s'appelle le boulevarl des Dames, en souvenir de leur belle
action.
   Les innocentes libertés municipales de Marseille louchaient
à leur fin; elles devaient rendre le dernier soupir le 2 mars


  (1) Charles d'Anjou, frère de Louis IX.