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250 EXCURSION DANS DE MIDI. rait pas de s'enrichir de quelques beaux produits de l'art an- tique. — Marseille, reprit M. J. M..., est d'avis qu'il y a pour elle plus de profits à remplir ses magasins que son musée : elle jette l'ancre de ses navires dans toutes les mers du globe, voilà ses fouilles; elle en rapporte des colons, du café, des lichens, du camphre, des benjoins,, de la canelle, voilà ses conquêtes artistiques, toute sa poésie phocéenne!... Et quant à la ville de même origine, ajouta-t-il, Marseille la villebasse, celle-là qui, placée toujours sous la tutelle de quel- que haut et puissant seigneur, n'en conservait pas moins la prétention naïve d'être toujours libre, elle passa successive- ment sous la protection des Bourguignons, des Francs, ^des Golhs, des \isigolhs, des Oslrogolhs... — Vous l'avez voulu, mesdames, dit gaimenl notre cicérone en s'inlerrompant, c'est l'histoire de Marseille, et je ne vous ferai pas grâce même des Oslrogolhs. — Après avoir été saccagée, pillée par les Sarrasins, mise à feu et à sang p a r l e s pirales^ Marseille, vers le Xe siècle, commençait à redevenir florissante; elle ne pouvait manquer de voir arriver de nouveaux protecteurs. Les vicomtes de Pro- vence arrivèrent. Après quoi Marseille revint à son premier état de république, république enclose de fossés et de mu- railles,mais des murailles inoffensives et des plus pacifiques, à l'instar de la république elle-même (1). Marseille la républicaine ne vivait pas en très bonne inlelli- (1) Le chef de celle république était en même temps le président de droit ( l i e chef du conseil municipal. Tous les actes se rendaient en son nom; il déléguait les juges pour administrer la justice ; il commandait les armées et représentait exactement les consuls romains. — Le podestat était toujours étranger au pays et ordinairement choisi parmi les familles marquantes des républiques d'Italie, dans la confédération desquelles Marseille était compro- mise. Ce premier magistral était nommé à vie. La ville lui faisait un traitement de 18>000 livres royales couronnées, il payait de plus le logement et le bois de chauffage. {Antiquités de Marseille. Grosson.)