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                   EXCUKSION DANS LK MIDI.                  165

coup la rue Neuve-Vivienne ; comme celle-ci, la rue Saint-
Féréol aboutit à une promenade figurant les boulevards de
Paris.
  Quelques heures s'étaient écoulées depuis que nous avions
pris possession d'un appartement dans l'hôtel, lorsqu'un gar-
çon entra et me remit une élégante carte de visite portant
ce nom aristocratique :

              M. LE CHEVALIER CAMMILLOLILI,

                      GENTILHOMME ROMAIN.

    — Vous vous trompez, dis-je au garçon, celle carte de vi-
 site est pour un autre voyageur.
    — Non, monsieur, reprit le garçon sur le ton de l'assu-
 rance. M. le chevalier a dit qu'il voulait vous laisser reposer,
 mais qu'il se présenterait plus tard pour avoir l'honneur de
 vous saluer ainsi que Mesdames.
    Si j'eusse été membre de quelque Club Jockey ou simple-
 ment d'une académie quelconque, celtevisile n'eûtpas manqué
de flaller singulièrement mon amour propre. J'aurais pu
 croire que les journaux de Marseille avaient à l'avance an-
noncé mon arrivée dans la ville, comme cela se pratique à
l'égard de M. Alexandre Dumas ou de M. Victor Hugo et pour
tous les grands avocats ou les grands chanteurs de la Capitale.
Mais pour moi qui ne pouvais oublier mon humble nom ni
mon humble personne, ces dernières paroles du garçon de
l'hôtel m'avaient jeté dans une perplexité étrange. Cepen-
dant, à force de tourner el retourner la carte dans mes doigts,
elde répéter lenomde Cammillolili,il me semblaque l'homme
qui portait ce nom ne m'était pas toul-à-fait inconnu.
    Cammillolili !... Cammillolili !... Oui, j'ai vu ce Monsieur-
là quelque part, me disais-je; et en cherchant où j e pour-
rais avoir connu l'homme, ma mémoire plus lucide me d'u
que je ne connaissais que le nom.
    Ce nom, je le connaissais pour l'avoir vu cité, l'année der-
nière, dans les extraits d'un manuscrit, imprimé en deux volu-