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166               EXCURSION BANS LE MIDI.
mes,contenant, sous le litre de Pierreries, le dénombrement des
présents faits par Louis XIV à ses serviteurs et maîtresses.
« Cet honnête manuscrit, comme l'a dit un spirituel philo-
logue du Journal des Débats est fort innocemment ma-
licieux et c'est à son insu que ses indiscrétions naïves pei-
gnent la politique et la galanterie d'un grand siècle. »
    Voici, par exemple, en ce qui concerne M. Cammillolili.,
littéralement ce qu'on lit dans ce manuscrit :
    « D o n n é à M . Cammillolili, gentilhomme de M. le nonce
Uanucchi, une chaîne d'or de 1500 livres, en considération
dos langes qu'il a apportés à M. le duc de Bourgogne. »
    Sans m'arrêter à la question de savoir, si ce Cammillolili
Premier n'avait pas un nom fait tout exprès pour apporter des
langes, je pensai qu'il lui restait sans doute un noble des-
cendant en la personne de M. le chevalier,- mais cela n'ex-
pliquait point encore la visite de celui-ci à mon hôtel.
    Peu de moments après on frappe à la porte. Un monsieur
d'une cinquantaine d'années, aux "manières distinguées se
 présenté. Il était décoré de l'Ordre de l'Éperon d'or.
    Après avoir échangé les politesses d'usage, le visiteur me
dit avec un accent italien très prononcé :
    — Zé souis lé cavalière Cammillolili.
    Il continua :
    — Monsieur visite le Midi i' (Je passe sur la prononcia-
 tion.)
    — Oui, monsieur.
    — Monsieur vient d'Avignon ;'
    — Oui, monsieur.
    — Avignone, la ville illustrée per lé canzoni du Cygne d'A-
rezzo, notre Pétrarque, il divino francesco Petrarca !
             Mcssor Francesco, chi d'amor sospira.
  Comme il a dit lui-même dans un de ses sonnets; Frances-
co, le chantre de la liberté:
                Ahi, bella liberlà !...
  Evidemment l'enthousiasme lyrique montait au cerveau de