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                       EN ALLEMAGNE.                      135

 mais encore celle de l'avenir,—a fondé il y a peu de temps à
 Berlin une Société hégélienne qui, composée en ce moment
 de vingt-six membres (Goeschel, Gabier, Vatke, Michelet,
 Hotho, Benary, Maerker, etc., etc.), et présidée par Mar-
 heineke, devait changer le désaccord en harmonie. Cette so-
 ciété devait s'occuper de la publication d'un journal philoso-
phique, à la rédaction duquel contribueraient tous les hégé-
liens de Berlin. Les articles à recevoir devaient être discutés
d'abord dans une séance de la société, et modifier de manière
 à représenter non pas l'opinion individuelle d'un membre, ou
la tendance d'une fraction de l'école, mais uniquement le dé-
 veloppement des principes hégéliens tel qu'il est professé par
l'école entière. Mais comment parvenir à mettre d'accord l'exT
trôme droite, la droite, le centre droit, le centre, le centre
gauche, la gauche proprement dite et l'extrême gauche ? Com-
ment harmoniser toutes les nuances subjectives d'une foule de
penseurs qui croient tous également que la nécessité logique
seule s'exprime dans leurs pensées? La composition du pre-
mier numéro de la Revue projetée étant devenue impossible,
ce seul essai a démontré à merveille quelle est la grandeur
de l'abîme qui sépare presque tous les hégéliens les uns des
autres. La société continue à exister ; mais, dans son impuis-
sance à rien produire, elle est le symbole vivant de la nul-
lité dans laquelle va retomber l'école ; la dissolution plus ou
moins prochaine qui l'attend, sera le pronostic du sort qui
est réservé à toute l'agglomération des tendances hégéliennes.
Le comte de Cieszkowski pose comme majeure du syllogisme
de l'histoire universelle l'antiquité caractérisée par ses ten-
dances esthétiques et artistiques, comme mineure ou anti-
thèse le monde chrétien et germanique qui par opposition à
l'art s'est développé surtout sous le point de vue théorique et
philosophique ; la synthèse ou la conclusion qui ressortira
nécessairement de ces prémisses est, selon le même auteur,