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134 DE l/ÉIAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE nouvelle doctrine de Schelling ; il est devenu célèbre par la franchise avec laquelle il se rattache, d'un côté, à la gauche hégélienne la plus extrême, et, de l'autre, au scepticisme, mais il ne fait pas partie du corps enseignant (Frauenstaedt). Ce que nous avons dit suffît pour donner une idée de l'état ac- tuel du hégélianisme à Berlin. C'est, comme on le voit, une réunion d'éléments contradictoires, un ensemble de tendances qui toutes sont erronées et qui néanmoins sont bien loin d'être en harmonie entre elles. Disciples du même maître, les hégéliens sont les uns amis de l'orthodoxie, les autres adver- saires du théisme, les uns admirateurs exclusifs de la mé- thode logique, les autres défenseurs zélés de l'identité de la méthode avec le système. Les Annales de Berlin mômes, fondées dans l'origine par Gans et par Hegel afin d'être un point de réunion pour les disciples, ne sont aujourd'hui qu'un scandale de plus pour l'é- cole, et une nouvelle preuve de sa désunion toujours crois- sante, non seulement parce que la gauche a cru devoir ces- ser de prendre part à la rédaction de cette Revue, mais surtout parce que HENNING, le rédacteur en chef actuel, auteur d'une morale historico-spéculative, coéditeur des ouvrages de Hegel et professeur de philosophie et d'économie politique, a dû être complètement désavoué par ses anciens collaborateurs. On l'accuse de faire la cour à Schelling, et de s'inspirer des mots d'ordre donnés en secret par le ministère. Les hégéliens eux-mêmes ont senti que toutes ces divi- sions pourraient bien finir par leur être funestes. Ils ont eu honte du morcellement de leur école, et ont tenté tout ré- cemment d'y remédier. Pour couvrir d'un semblant d'unité jes divergences de l'idéalisme logique, le comte de CIESZKO- VVSKI, — auteur de Prolégomènes à l'historiosophie, dans les- quels par suite d'une exagération des principes hégéliens, il prétend construire a priori non seulement l'histoire du passé