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EN ALLEMAGNE. 133 ques, encore n'a-t-il publié que des fragments de sa propre doctrine sur l'art. Il doit la célébrité de son nom surtout au soin scrupuleux qu'il a consacré à donner une bonne édition posthume de l'estétique de Hegel. Descendant des protes- tants français qui furent reçus avec tant d'empressement en Prusse après la révocation de l'Edit de Nantes, il conserve encore dans le vif sentiment qu'il a du beau quelques traces qui trahissent l'origine française de ses ancêtres. Un professeur plus jeune qne Hotho, moins connu que lui, et qui également ne s'est pas prononcé publiquement sur les points qui ont occasionné les dissensions théologiques et phi- losophiques de l'école, a mis au service du hégélianisme un esprit moitié logique, moitié fantastique, curieux mélange d'éléments qui s'excluent d'ordinaire. La logique que W E R - DER a publiée et dans laquelle il a essayé de rectifier et d'a- méliorer celle de Hegel sous prétexte d'en donner un com- mentaire et un complément, présente du moins ce caractère, et semble plutôt èlre le produit d'une imagination bizarre, que celui d'une raison calme et sérieuse. C'est sans doute pour cela, et à cause des libertés que Werder s'est permises relalivemeut aux déterminations logiques du maître en les transformant à sa manière, au lieu de les expliquer et de les développer, que l'école en général ne s'est pas encore pro- noncée sur le droit de bourgeoisie qu'elle accordera ou refu- sera à ce nouvel et dangereux ami. Nous laissons de côté quelques agrégés de philosophie qui semblent aussi se rattacher plus ou moins à l'école hégélienne, mais qui n'ont pas encore pris rang ou qui ne se sont pas en- core distingués dans les luttes par lesquelles l'école hégélienne a passé jusqu'ici (Maerker, Althausl, Kahle, Helfferich). Nous passons encore sous silence un hégélien qui s'est distingué par quelques ouvrages sur la liberté de l'homme et la per- sonnalité divine, sur l'Incarnation de Jésus-Christ, et sur la