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74 SOCIÉTÉ DES AM1S-DES-ARTS. lonté du monde ne saurait rien trouver à louer. Que dire de ce Saint au profil si niais, si long par sa robe sous la- quelle on cherche vainement un corps, et de ce matamore posé comme le capitaine Fracasse de Callot, et de cette femme à l'état d'embrion, et de la couleur de tout cela ? voilons-nous la face et passons ! Les lauriers de Tony Joanhot, cet aimable prince de la vignette française, empêchent M. Compte-Calix de dormir. Il sacrifie au culte du joli, des facultés qui pourront, quand il le voudra, le conduire à de solides et légitimes succès. Les deux toiles qu'il a exposées, sont deux petites compo- sitions auxquelles on ne saurait reprocher de manquer de grâce. Bien que dans son tableau symbolique les figures soient un peu longues, et manquent de relief, elles ne sont pas sans charmes. Nous préferons pourtant son Récit de la légende. Le dessin du groupe de droite est simple en mê- me temps qu'élégant, et l'on y trouve assez d'étude ; surtout dans la figure de ce jeune cavalier, qui porte avec élégance un costume à la fois riche et de bon goût ; la distinction de sa tournure, le soin avec lequel il est accommodé, tout cela a un parfum de bonne compagnie très séduisant. Les femmes qu'il accompagne pourrait bien appartenir au même pinceau, mais le vieillard a été fait par d'autres procédé», pour les- quels le mot chic a été inventé. Quoiqu'il en soit, ce ta- bleau est une des jolies choses du salon. Outre plusieurs bons portraits, M. Bonirote a exposé un petit tableau, le Narguilé, qui pourrait être d'un dessin plus élégant, mais non d'une plus jolie couleur. Sa Smyrniote est charmante de pose et d'arrangement. La tête eût gagné peut-être à se détacher sur un ciel plus tranquille. Sa Fon- taine arabe est une de ces choses réussies, comme en font les artistes dans leurs bons jours. M. Janmot n'a pas consulté la mesure de ses forces, lors-