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360 ÉGLISE DE JULL1É. semblent dire à Jésus : 0 Christ, vous êtes notre lumière et notre vie ! Cette donnée est féconde, et je comprends qu'un prêtre, cpris de ce qui est beau, autant que du zèle de la maison de Dieu, ait voulu l'inspirer au peintre, afin de perpétuer, sur les murs de son église, les deux grands faits religieux de notre époque : L'infaillibilité doctrinale du pape et l'essor nouveau donné "a la dévotion au Sacré-Cœur. Aussi, M. Krug, dont la manière allemande s'est modifiée par des études faites à Paris sur nos meilleurs maîtres, a-t- il mis, au service de cette pensée, toutes les ressources de son talent. Déjà , il en avait donné des preuves dans la belle église romane de Saint-Pierre de Mâcon et dans la cathé- drale d'Autun ; mais l'emplacement favorable qui se déployait devant lui, lui a permis de le développer ici avec plus d'unité. La disposition générale rappelle M. Hippolyte Flandrin, dans ses processions célèbres de la frise dé Saint-Vincent- de-Paul, et c'est là ce qui donne a son œuvre quelque chose de vraiment religieux. L'ensemble a une belle ordonnance. Les lignes ont de la simplicité et du caractère. Le peintre s'est efforcé de donner à ses tons cette tranquillité qui con- vient au genre de la fresque. En entrant dans le détail, à part une ou deux figures un peu moins réussies, on trouve de la variété dans les attitu- des, du goût dans l'arrangement des draperies, et, dans les tètes surtout, cette empreinte de la nature qui montre que le peintre les a étudiées à cette école éternelle de tous les vrais artistes. Ces cinq panneaux, encadrés avec goût sur un fonds d'or, sont reliées par les nervures de l'abside a une clef de voûte sur laquelle est représenté sous le sym- bole de la colombe, le Saint-Esprit, inspiraleur céleste de cette scène.