Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 358                      NÉCROLOGIE.

 lui était si chère, si, le 5 novembre 1831, au moment où
 se préparait la redoutable émeule de cette époque, le maire
 de Lyon ne lui avait notifié, avec de vives instances, sa
 nomination au grade de chef de bataillon dans la troisième
 légion de la garde nationale de notre ville, en remplacement
 de M. Laforest. Vaincu par les instances de M. Prunelle,
 de son ami le général Ordonneau et des gardes nationaux
 attachés à la cause de l'ordre, M. de Piellat retira son
 premier refus, pour prendre un commandement où il n'y
 avait que des périls à courir, sans aucun espoir de succès.
 Ses prévisions ne furent pas trompées. A l'appel du général
 Roguet, la garde nationale, invitée à se rassembler, dédaigna
 de répondre à la voix du devoir. Douze cents hommes a
 peine, sur quinze mille, se rendent au lieu qui a été désigné.
 M. de Piellat se présente avec son corps d'officiers ; ils sont
 en butte aux menaces; aucune compagnie n'a la moitié de
 ses hommes. Ils se rendent néanmoins à l'Hôtel-de-Ville,
 où, après un combat qui a duré toute la journée du 22 no-
 vembre, les généraux, le préfet, le maire, reconnaissant
 que la défense de l'Hôtel-de-Ville est impossible, font opé-
 rer une douloureuse retraite par le quai Saint-Clair, pour
se retrancher hors la ville dans une forte position sur
les hauteurs. Dès la fin de 1831, la garde nationale impuis-
sante contre l'émeute, fut licenciée, comme elle l'a été après
 1848 et 1870.
   Depuis cette époque, M. de Piellat, étranger aux affaires
publiques, vivait dans le sein d'une famille très-unie, à
laquelle il a légué, avec les leçons d'une longue expérience,
l'exemple d'une vie sans reproches, qui doit le défendre
contre l'oubli.                                     X.