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                         CHRONIQUE LOCALE.                          275
salle de l'ancienne Bourse qui va être si magnifiquement restaurée. Le
chef-d'œuvre de La Valfenière est l'objet des soins les plus attentifs
de M. Hirsch, architecte en chef de la ville*. Les vastes et belles
peintures de Crétet, restaurées, vont reprendre leur fraîcheur primi-
tive. Les nombreuses statues suspendues aux murailles, en haut
relief, par Simon Guillaume, vont retrouver leur première beauté, et
par un hasard heureux ,on a découvert sous un épais badigeon, aux
clefs de voûte, les armes de France et celles de la duchesse de Chaul-
nes, dans un état parfait de conservation. Après sa restauration, qui
en fera une des plus élégantes curiosités de la ville, ce salon permet-
tra enfin de sauver d'une entière destruction les plus beaux marbres
disséminés et perdus sous les portiqnes : on y étalera aussi toute la
céramique romaine que nous possédons encore et qui formera un vé-
ritable musée Campana. Au centre de cette splendide galerie sera
une de nos plus célèbres mosaïques, aujourd'hui au musée dit des
statues.
   En somme, Lyon sera bientôt fier d'avoir une salle unique en son
genre.
   A la suite, les trois autres salles du rez-de-chaussée vont aussi être
restaurées avec non moins de goût mais plus simplement. M. Hirsch se
propose d'y réunir les autels votifs, les stèles, les tauroboles, les
sculptures sur marbre et sur pierre les plus délicates qui pourris-
saient sous les portiques. Félicitons l'architecte et remercions la ville
d'une dépense en faveur de l'art.
   Après la bienfaisance, on ne peut mieux employer les deniers de la
cité qu'aux choses qui peuvent relever le goût public, agrandir l'intel-
ligence et garder les vieux souvenirs.
   Et une bonne nouvelle, pour finir! les figures de plâtre, c'est-à-
dire les copies plus ou moins heureuses qui ornaient la galerie dite
des statues au premier étage, vont monter d'un pied léger à l'Ecole
des Beaux-Arts, au troisième, et servir de modèles aux jeunes élèves.
Nous ne pouvons qu'ajouter : Bon voyage !
   La Commission des Beaux-Arts a refusé l'achat d'une peinture de
Cogell, le dernier peintre officiel de la ville, mort à Lyon en 1812,
professeur de peinture à l'Ecole de dessin de Lyon. C'était un artiste
de second ordre ; mais si cette toile ne méritait pas de figurer dans
nos galeries des grands maîtres, peut-être eût-il été convenable de
l'acheter comme une œuvre lyonnaise à placer à l'Ecole des
Beaux-Arts.