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LE SALON DE 1 8 7 5 . 257 femme aussi ravissant que petit et aussi flatteur pour l'artiste que pour Mrao D'*\ soit dit sans malice ! M. Lévigne s'est assurément fort peu préoccupé de l'idéal dans son n° 453 ; mais ce portrait brossé avec une vigueur peu commune est doué d'un relief étonnant qui fait dire au vulgaire : « 11 sort de la toile ! » Celui de M. Paul Chenavard, par M. Guichard, est une de ces œuvres sérieuses qui n'attirent pas l'attention de tout le monde : avec une extrême sobriété de couleurs, l'artiste a rendu fidèlement les traits de son ami et traduit sa pensée profonde et méditative. M. Seignemartin, élève de M. Guichard, témoigne de qualités généreuses et d'un talent plein de promesses. Voici maintenant une femme artiste et vraiment artiste. ile M Koch a fait le portrait de sa mère et le sien : dans le premier, elle a exécuté un véritable tour de force; toutes les nuances du blanc s'y trouvent combinées depuis les cheveux jusqu'au châle; le visage ainsi enveloppé semble d'abord par trop rubicond, mais en faisant abstraction des draperies, on voit qu'il n'a rien d'exagéré. Le portrait de M11* Koch elle-même présente une tête de caractère animée par un regard vif et spirituel; ici la manière de l'artiste est plus précise et plus vigoureuse. Quant à M. Salle, il ne vise point à l'effet; ses portraits plaisent surtout par leur naturel et leur simplicité, sans rien perdre d'ailleurs de leur valeur artistique. Ceux de M. Laurent, avec plus de grâce, peut-être, sont traités avec la même sobriété de bon goût et sans aucune prétention. Notons aussi la Jeune femme en robe blanche, de M. Chaîne, qui est sa toile la plus achevée. Le groupe des dames se compose de M1!es Condamin, Gillet et MoUard, qui ont exposé d'agréables pastels, et M"° Savy qui a fait un fort joli crayon. 17