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                                  POÉSIE.                     179



                                A SIVORI


   Quand, sublime artisan, le luthier de Crémone
   Façonnait l'instrument qui chante sous ta main,
   Entendait-il vibrer cet accent surhumain
   Que ton âme inspirée, ô Sivori, lui donne ?


   Au contact de l'archet quand la corde frissonne,
   Quel transport ineffable excite en notre sein
   Le chant de cette lyre au charme souverain,
   Qui mieux que l'airain pleure et comme lui résonne !


   Ce violon, couché dans sa prison de bois (i)
   Est comme en son cercueil, un pauvre corps sans voix,
   Dont l'âme, en un soupir, au ciel est remontée.


   Mais lorsque tu le prends, que tu l'étreins, ce corps,
   Sous tes doigts il s'anime... et notre âme enchantée
   Croit des concerts divins entendre les accords !

                                             Em.   VIAIXET.




(1) La boîte de l'instrument.