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164 FRAGMENTS SUR LYON. un écusson écartelé d'azur et d'argent ; l'azur chargé d'un triangle d'or et sur le tout un filet en croix de même. Ecusson très-problématique. Les Cordeliers possédaient un orgue pour la confection duquel la ville donna cent écus, en 1592, et qui eut pour organiste Jean-Louis Marchand, né à Lyon, mort à Paris en 1732, à 63 ans. Ce musicien, dont.les compositions sont peu connues aujourd'hui, malgré la célébrité dont il jouissait de son temps, fut organiste à la chapelle du collège Louis-le-Grand, à Paris. Il appartenait à une génération d'artistes sérieux, illustrée par Couperin, Miroir, Balbâtre et Séjan le père. A côté de l'église était le bâtiment du Concert, élevé dans le siècle passé sur un emplacement cédé par les reli- gieux pour une rente de 50 livres, par l'architecte mila- nais Pietra-Santa. Quant au Concert, il fut fondé par quelques amateurs, en 1714, et tint provisoirement ses séances sur le quai de Saint-Clair. En 1724, la Société fut autorisée par lettres patentes à élever l'édifice de ce nom sur la place des Cordeliers. Ce monument renfer- mait, outre la salle consacrée à la musique, une biblio- thèque ex d'autres lieux de réunion pour l'Académie des beaux-arts. Là avaient lieu les séances publiques de la Société royale, réunion d'artistes, de savants, de littéra- teurs, qui compta des noms célèbres parmi ses associés. Les réunions musicales avaient lieu le mercredi ; j'ai un billet pour le concert du 4 février 1762, délivré par M. de Lafrasse de Sury; célèbre musicomane. Au dos on a écrit la note suivante : « Exécution remarquable : Cantate de Circé, chantée par M. Bollioud-Mermet ; trio obligé entre MM. Arthaud de Bellevue pour la flûte, Horace Coignet pour le violon et d'Ambérieux pour la basse. »