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VICTOR DE LAPRADE ET SON ŒUVRE POÉTIQUE (SUITE*) Or, tout en devisant ensemble, Jacques et Madeleine, parents et voisins arrivent au manoir. Où donc sont les deux héros avec qui leurs amis viennent de nous faire faire si gentiment connaissance, ceux qui piquent le plus notre curiosité et que nous voudrions apercevoir entre tous les autres ? Faites comme la mère, toute a son fils bien-aimé ; regardez là -bas, au bout de la prairie. « Le couple radieux s'isolait dans sa joie, Marchait avec lenteur sans suivre aucune voie, Sans rien voir que lui-même, ayant pour horizon Deux ombres à ses pieds et des brins de gazon ; Sans parler, ou disant quelque parole brève Qu'un serrement de main, qu'un long regard achève. Les mots n'expriment pas ce qu'ils avaient au cœur ; Le vase retenait sa divine liqueur, Et parfois une perle où le soleil se joue Tremblait au bord des cils sans rouler sur la joue. » Cependant, s'arrachant à ces régions du rêve, Pierre et Pernette forment mille projets d'avenir, « Comme en font deux amants, la veille d'être époux. » Leurs discours épuisés, ils se souviennent qu'on les attend. (*) Voir la précédente livraison.