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88                LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

cependant bien lentement (I), si on en juge par la corres-
pondance officielle de l'autorité supérieure. Ainsi, le
3 ventôse an VI, le classement des livres de la grande
bibliothèque n'était pas encore achevé et celui de tous les
livres épars dans la ville et surtout au g"rand dépôt de la
ci-devant abbaye Saint-Pierre n'avait pas été effectué
complètement. Pour en terminer, l'administration dépar-
tementale se vit obligée de prendre un nouvel arrêté que
je crois devoir reproduire aussi presque in extenso, parce
qu'il forme une page intéressante de l'histoire des
vicissitudes de nos anciennes Bibliothèques monastiques
et de la lente et laborieuse formation de la Bibliothèque
publique actuelle dite du Lycée :

     « Séance du 3 ventôse an VI.
   « Délibérant sur la nécessité de terminer enfin le travail
de l'Ecole centrale, concernant l'établissement et l'organi-
sation définitive de la Bibliothèque publique, par le classe-
ment des livres qui y existaient déjà, et par la translation
dans son vaisseau de toutes les parties des dépôts de
livres épars, et notamment du dépôt de la ci-devant
abbaye de Saint-Pierre.



   (1)' Le 11 ventôse an V, le gouvernement se plaint encore à l'admi-
nistration centrale du Rhône de là lenteur du classement, — du défaut
d'unité de vues dans ce classement, — défaut remarqué surtout en ce
qui concerne la bibliothèque des Capucins — et le ministre ajoute
que le citoyen Labussière est même resté dans une inaction complète,
et que le= citoyen Tabard a mis une grande lenteur dans ses opérations.
Sur cette plainte, il fut décidé « qu'il n'y aurait plus de commissaires
bibliographes, — que le classement sera fait par le jury d'instruction
                  •
de l'Ecole centrale, qui s'adjoindra des commis-libraires et des scribes
— et que le catalogue sera achevé le 10 germinal suivant. (Arch. de
Lyon, reg. des arrêtés.)