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POÉSIE, Non! point de larmes inutiles, O fils des prophètes, sois fort ! Les pleurs sont pour les cœurs débiles Ou pour ceux qui doutent du sort. Mais appuyé sur l'Espérance, Rempli de l'Amour — qui s'élance — Et de la Foi — qui raffermit, — Combats le mal sans lassitude Et porte ta sollicitude Sur qui t'insulte ou te maudit. Monte, monte sur la colline, Parmi la foudre et les clartés ! Va chercher la table divine Où Dieu traça ses volontés ! Là , prosterné dans l'épouvante, Pendant que la foule se vante D'oublier.les plus saintes lois, Demande à Dieu, pâle et docile, Que sur ta tête il verse l'huile Qui fait les prêtres et les rois ! Puis, te relevant dans ta force, Et le visage rayonnant, Parle à tes frères et les force A croire en ton Verbe tonnant ! De la cîme de la montagne Montre-leur ton Dieu qu'accompagne Ou la colère ou le pardon ; Crie aux hommes de la vallée Qui t'écoutent, l'âme troublée, Crie aux plus sourds : « Adorez donc ! » Si la foule s'obstine encore A ne rien voir ni rien ouïr ; Si toujours stupide, elle honore Ses faux dieux : Fortune et Plaisir ;