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450 I.A SUAVIOLA. — Oh ! que j'ai souffert d'être si longtemps sans te voir, dit Etienne avec un accent de doux reproche. — Mon frère était souffrant, répondit Stella, et je ne pou- vais pas le quitter. Dès qu'il a été mieux, je t'ai fait avertir elje suis venue. — El viendras-tu souvent à l'avenir? — Toutes les fois que je le pourrai. Ils ne se séparèrent que lorsque l'aube reparut. IX, À partir de ce jour, Etienne et Stella se virent souvent au carrefour de la Madone. Pendant plusieurs mois, ils ne laissèrent jamais passer une semaine sans s'y rendre, el ils ne se quitlaienlqu'aprèss'être promisd'y revenir.Maissi leurs entrevues répétées augmentaient leur amour, elles n'en trou- blaient en rien la céleste pureté. On prétend que la diversité des caractères éVeille la sympathie des jeunes cœurs. El cela est vrai, lorsque, 5 côté de certaines différences d'inclina- tions, se trouvent d'étroites conformilés de sentiments. Ces contrastes elces analogies se rencontraient précisément entre Etienne et Stella. L'élève de l'abbé Bertrand étaitfaible et irrésolu ; la jeune fille des montagnes avait une volonté ferme el décidée. Mais tous deux avaient la môme droiture de cœur, la même can- deur inaltérée. Leurs caractères se complétaient et s'harmo- nisaient ainsi. lîn jour, Etienne, en se rendant au carrefour de la Ma- done, cueillit sur les pentes du chemin quelques-unes de ces pâles violettes des Alpes qui se cachent dans les fentes des rochers et ne trahissent leur présence que par leur douce senteur. — Tiens, Stella, dit-il en apercevant la jeune fille, j'ai