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488 DES MOULINS A BLÉ. en lave ou pierre volcanique d'un seul bloc et se composait de deux cônes concaves opposés l'un a l'autre par leur sommet. Ces deux cônes concaves communiquaient par un trou rond d'un diamètre de huit h dix centimètres, percé au centre de la meule. Dans le cône supérieur, renversé, et qu'on pourrait nommer la trémie, infundibulum, était déposé le grain qui, passant par l'orifice dont nous venons de parler, allait s'engager entre le cône solide fixé par sa base et le cône concave qui le recouvrait. La meule, en tournant, broyait le grain contre le cône solide, et plus ce grain approchait du récipient disposé pour recevoir la mouture, plus il était finement trituré par la rotation de la surface concave sur la surface convexe, la meule par jon propre poids" tendant toujours h descendre en resserrant ainsi l'es- pace laissé libre entre les deux corps tournant l'un sur l'autre. Extérieurement, et aux deux bouts du diamètre de la meule volante, se trouvaient deux oreillettes évidées en forme de mortaises carrées, dans lesquelles on faisait entrer la tète de deux barres de bois qui, fixées la avec des chevilles et pouvant avoir une longueur d'un mètre environ, servaient à la faire tourner à force de bras. Ainsi s'explique le passage de la Bible dans lequel il est dit que les Philistins condamnèrent Samson à tourner la meule. El molerc fecerunt. C'était un travail auquel les anciens occupaient leurs es- claves, surtout quand ils voulaient les punir. Ils les assi- milaient ainsi aux bêtes de somme, dont ils se servaient, comme le prouve une de leurs cérémonies religieuses, pour mettre en mouvement la meule qu'ils désignaient, dans ce cas, par l'expression molaasinaria. On sait que les Romains célébraient une fêle connue sous le nom de Journée deVesia. V^rron nous apprend que cette