page suivante »
462 LA SUAYIOLA. Etienne indigné allait répondre par une insuite ; mais, Marco qui se trouvait présent à cetle scène, se souleva vive- ment sur son brancard et lui coupa la parole. — Tuas parlé en homme intelligent, Ravina, dit-il, et tu mérites la confiance qu'on t'a témoignée en te choisissant comme on vient de me l'annoncer, pour remplacer le chef que j'ai la douleur de trouver mort en rentrant ici. Puis il ajouta, en feignant d'entrer dans les dispositions des assistants : — Assurez-vous du douanier, mais n'attentez pas a sa vie, si vous voulez faire tourner votre capture au profil de l'asso- ciation. Il accompagna ces paroles d'un rapide coup d'oeil jeté à Etienne pour lui recommander la prudence. Etienne, comprenant ce coup d'œil et parvenant à se con- tenir, garda le silence. On l'entraîna alors dans la salle basse où venait de se te- nir le conciliabule des contrebandiers, et on l'enferma là . Pour mieux transformer ce lieu en prison, on eut soin d'en barricader toutes les portes, h l'exceplion d'une seule devant laquelle on laissa quelques hommes en faction. Mais le Balafré, qui ne cherchait que l'occasion d'assouvir sa vengeance, ne dissimula point le mécontentement que lui causait la détermination, trop indulgente selon lui, qu'on ve- nait de prendre. — J'ai fait serment d'exterminer le premier douanier qui me tomberait sous la main, murmurait-il, et je tiendrai pa- role... En attendant le moment favorable, je vais m'installer ici... El il se joignit aux factionnaires chargés de garder l'en- trée de la salle basse où Etienne se trouvait enfermé.