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                           SAMUEL SORBIÈRE.                            133

 pour manger avec lé beurre qu'elle m'a donné. Ce beurre est
 excellent, mais j'ai peur qu'il se gâte. Et quoi! me dira-t-on,
 vous ne l'avez pas encore mangé t A cela je réponds ; je ne
 saurois le manger sans pain. (Sorbiériana, p. GO.) »
    Touché des plaintes de Sorbière, Clément lui envoya une
 bourse de cent pistoles pour les frais de son voyage; mais
 l'honnête porteur eut l'adresse de lui en escroquer une
 vingtaine. Sa Sainteté lui donna aussi quelques bénéfices,
mais, comme ils étaient litigieux, il ne paraît pas qu'il en
 ait jamais tiré grand proQl.
    Durant son séjour à Rome, Sorbière fit imprimer un dis-
cours sur la transfusion du sang d'un animal dans le corps
 d'un homme.
    Il trouva, en cette ville, un des plus habiles graveurs de
Lyon, GÉRARD AUDRAN, qui grava son portrait avec une lé-
gende où l'artiste donna cinq ans de plus qu'il n'avait à
Sorbière, qui serait né en 1610 et non en 1605 comme le
disent tous ses biographes. Il lui donna aussi pour prénoms
SAMUEL-JOSEPH, car Sorbière avait ajouté ce dernier nom au
premier lorsqu'il reçut le sacrement de la confirmation de
l'évêque de Voison, Joseph-Marie Suarès.
    A son retour a Paris, Sorbière publia,sous le titre d'Epis-
tolae Ulustrium et crudiiorum, un recueil de lettres où se
trouvaient celles qu'il avait reçues de Clément IX avant
qu'il fût pape. Dans un avis qui est à lafinde ce recueil, il
insinue que c'était sou fils qui l'avait publié, mais tout porte
à croire que c'était lui-même pour justifier son voyage et
faire voir qu'il ne l'avait pas entrepris sur des prétentions
chimériques (1). Où sefixa-t-il alors? je l'ignore. S'il faut s'en

des bibliomanes, que de livres moins utiles que curieux et magnifiquement
reliés. On disait qu'il avait des manchettes mais qu'il n'avait pas de che-
mises. Note du conseiller Meuoux.
   (1) Voyez Niceron, t. 4, p. 9, et Barbier, n. 20634.