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208 MONOGRAPHIE DE L'EGLISE DE BROU. « Mais Brou a poussé pour sa princesse Marguerite,la com- « plaisance encore plus loin. « Parmi tous ces personnages qui concourent aux diver- « ses scènes de l'histoire sacrée ou profane figurée dans a cette église, on ne rencontre que des individus de bonne « maison, que des gens comme il faut. Des bergers même, « ceux qui vinrent adorer Jésus, aussitôt après sa naissance, « auraient déparé par leur costume vulgaire, parleur pro- « fession peu relevée, tous ces saints, toutes ces patronnes, « tous ces personnages de riche famille ou de noble condi- « tion. On a donc jugé a propos, de supprimer sur le réla- « ble d'albâtre, l'adoration des bergers; par contre, on « étale avec orgueil l'adoration des rois-mages. On n'a pas « voulu compromettre les rois et les exposer à coudoyer « d'humbles et de pauvres bergers. C'est la pourpre et l'or « qu'on veut a Brou, et non la laine grossière et les « haillons. » On aime, à Brou, « sainte Catherine la savante et la fille « d'un roi. Sainte Marguerite, sainte Agnès, toutes de haute « lignée, sont représentées sur les verrières de préférence « a beaucoup - d'autres qui ne seraient pas de si bonne « famille. Partout, sur le beau retable d'albâtre dit des « Sept Joies, sur les tombeaux, sur les stalles, abondent « les riches costumes, les habillements couverts de perles « et de diamants, les étoffes brodées et galonnées, les vête- « ments multiples et surchargeant un même personnage. « Là dominent la coquetterie, la grâce et la richesse du « costume. « Les sibylles alors en faveur, et dont une foule de prin- « cesses portaient le nom, sont sculptées avec amour au « tombeau du duc Philibert; l'éclat de leur habillement « rehausse encore la gloire qu'elles, ont alors de servir de « marraines aux plus illustres familles. Partout les armoi-