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POÉSIE UNE HISTOIRE DU BON VIEUX TEMPS ÉPITHALAME. Dans un vieux manuscrit chargé d'enluminures, Du temps passé parmi cent aventures, Je lisais ce récit de vaillance et d'amour Qu'en un castel narrait un troubadour : Au temps jadis, au beau pays de France, Jeune beauté qui charmait tous les yeux, Fit, d'un de ses regards, au tendre cœur d'un preux Large blessure et cuisante souffrance. Le chevalier se mourait chaque jour. Intrépide au tournoi, mais tremblant près des dames, Il se laissait consumer par les flammes D'un trop prudent ou trop discret amour. Un enchanteur eut pitié de sa peine Et lui dit : Chevalier, pourquoi ces vains soupirs ? Aimerez sans espoir, tant que la châtelaine Ne saura votre amour, vos vœux et vos désirs. — Cent fois j'ai, sans émoi, combattu l'infidèle; Occis le Sarrazin d'un bras sûr et vaillant ; Bon enchanteur, dis-moi pourquoi je sens, près d'elle, Ma voix près de s'éteindre et mon cœur défaillant? 22