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76           RECHERCHES SUR LA ZOOLOGIE MYSTIQUE.

tée dans le sens vertical, mais elle est sensée se passer sur
 un plan horizontal.
   Les animaux qui se châtrent ne peuvent être expliqués
que par l'histoire de l'onagre, qui, selon les écrivains du
moyen-âge, porte dans ses amours une jalousie si intolé-
rante, qu'il mutile tous les mâles qui naissent dans le sau-
vage troupeau dont il est le chef. Cet animal, qui ne veut pas
que les hymens du troupeau soient productifs autrement que
par lui, fut assimilé par les auteurs mysliques au démon et
aux hérésiarques, aspirant a être les seuls docteurs des
âmes, et, comme l'onagre, de ne laisser fructifier que leurs
propres Å“uvres (1).
   Quelle est l'origine de la fable répandue au moyen-âge,
sur l'onagre? Cet animal est-il une espèce réelle et pourrait-
on encore le retrouver ?
   Ces questions, qui ont été jusqu'ici l'objet de recherches
infructueuses, nous semblent tranchées par quelques lignes
de la Statistique du pachalik d'Âlep (2), par notre savant
ami M. Henri Guys, ancien consul d'Alep. Voici ce qu'il dit
dans un court chapitre sur la faune de la contrée : « Un
quadrupède que les Arabes appellent hcmar-cl-ouahch (âne
sauvage), et que je crois être une antilope, habite la partie
du pachalik appelée Zor, près de l'Euphrate. Les gens du
pays le tiennent pour le plus pudique des animaux ; les pè-
res empêchent leurs petits d'être adultères en les déœascu-
lant. Les mâles qui échappent à ces mutilations sont ceux
que les mères peuvent dérober. »
   Sauf le motif de castration, l'animal dont parle M. Guys
est identique à l'onagre, même pour la signification du nom.


   (1) Pour plus de détails, voir dans la collection de la Revue de l'Art
chrétien, le travail de Mme Fclicie d'Ayzae, sur l'onagre.
  (2) In-8. Marseille, 1853, p . 40.