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          RECHERCHES SUR LA ZOOLOGIE MYSTIQUE.               77

Il n'est pas jusqu'au détail des mères cachant leurs petits,
qu'on ne retrouve dans les e'crits du moyen-âge. Les bes-
tiaires de cette époque ne manquent pas de figurer les ona-
gres lemelles cachant avec soin les mâles qu'elles ont pu
soustraire a l'inclémence du père.
   On est bien surpris, quand on étudie la symbolique com-
pliquée de nos vieilles églises, en songeant que tous ces
emblèmes étaient autrefois compris par le peuple, pour le-
quel ils sont aujourd'hui lettre-morte, tandis que les savants
eux-mêmes n'en saisissent pas toujours bien le sens. Cela ne
 donne-t-il pas une juste leçon à notre âge, trop oublieux de
ce principe : que les lumières de la science n'ont jamais été
 complètes sans le secours de la religion?
                                    Adrien PELADAN.


   Ce travail était achevé, quand un de nos amis nous a com-
muniqué les détails suivants sur l'onagre : c'était un âne
sauvage que les Romains faisaient paraître sur leur table, et
dont la viande, d'après l'opinion de Celse, est très-nourris-
sante. La Phrygie et la Lycaonie fournissaient d'excellents
onagres ; mais ies meilleurs provenaient de l'Afrique, qui
les envoyait très-jeunes et auxquels on donnait le nom de
lalisions. Mécènes avait imaginé de manger des ânons do-
mestiqués, et la mode fut telle qu'on les préféra aux ona-
gres ; mais après la mort de l'illustre protecteur des lettres,
l'onagre reprit sa supériorité. En effet, venant de très-loin, il
 devait être rare et coûteux} et le luxe lui donna la préférence
 sur le misérable ânon. (VARRON, de R. R. II. 1. — MART. XIII.
 97. — PLINE, VIH. 49-43.)