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MUSIQUE DRAMATIQUE. 49b proposant pour but la conception sociale, i! l'élèvera à la hauteur d'une foi, transformera les froides et stériles croyan- ces en enthousiasme, et l'enthousiasme en puissance de sa- crifice qui n'est autre que la vertu. Est-ce là un pressentiment, une espérance? — Oui, car il existe des signes évidents qui pronostiquent l'avènement pro- chain de la nouvelle écol . Deux grands maîtres, Doaizelti et Verdi, ont indiqué la voie de l'art à venir. Il est vrai de dire que Bellini s'était déjà soustrait à l'in- fluence de Rossini, mais son but fut plus en arrière qu'en avant, car, comme le remarque avec une grande justesse M. Scudo, « il s'inspira directement des maîtres du xvme siècle,-et pro- cède plus particulièrement de Paesiello, dont il a la suavité et dont il aime à reproduire la mélopée pleine de langueur. » Il faut cependant reconnaître que Bellini ne renie pas sa propre personnalité qui est surtout accusée dans la Sonnant- bula. Bellini essaya de suivre l'impulsion imprimée aux lettres en Italie, après la chute de l'Empire , par Manzoni, Grossi, Pellico, Maxime d'Azeglio, etc. Persuadé, comme ces illustres écrivains, que les arts doivent être l'expression des émotions vraies et intimes de l'âme, il donna à sa musique un carac- tère plus sérieux, plus chaste et plus logique, de telle sorte que son œuvre doit être considérée comme une œuvre de transition. « Son instrumentation est généralement faible, quoique ne manquant pas d'une certaine distinction. 11 en emprunte la plupart des éléments à l'orchestre de Rossini, et quelque- fois à celui de Weber, comme on peut le remarquer dans l'introduction des Puritains. Son œuvre peu variée, d'un ca- ractère plus élégiaque que vraiment dramatique, se distingue par une déclamation sobre, contenue, où circule une émotion sincère par des chants peu développés et qui n'ont pas la splendeur luxuriante de ceux de Rossini, mais qui vous re-