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SOUVENIR DE 9 5 1 Marseille, le 14 frimaire. Il doit vous être parvenu , ma bonne amie , avec une de mes lettres, une petite boœtte de figues que j'ai remis, il y à quinze jours a un de mes concitoyens, je luy ai fort recom- mandé de vous voir, même quand vous sériés a Oullins, s'il ne le fait pas, il sera mal accueilli a son retour. Les citoyennes Caillât et Palerne, vos amies et j'ai quel- ques droits a les croire les miennes , partent demain par la messagerie pour être rendues a-Lyon le 21 frimaire, c'est avec peine que je vous annonce ce départ, l'une et l'autre ont esté si longtemps et si sérieusement malade, qu'a mon avis, leur santé n'est pas assés bien rétablie, du moins, ne l'est t'elle pas comme je les désirerais, pour leur voir entre- prendre sans regret, dans une si cruelle saison et dans une voiture si rouante, une route si longue et si pénible , mais, que vous dirai je, il n'y a rien pour elles devant cette envie et tout ce que j'ai peu leur dire, tout ce que j'ai peu leur faire observer, toutes les craintes que je leur ai même exagérées, rien n'a peu les détourner de cette imprudente resolution, il est vray de dire qu'elles sont bien autorisées a désirer de quitter Marseille et qu'il est impossible d'imaginer qu'on puisse y éprouver plus de revers, pour les adoucir j'ai fait de mon mieux, j'ai bien l'ait tout ce que j'ai peu, mais, elles sont si intéressantes que je n'ai pas fait tout ce que j'aurais voulu; qu'elles ne s'en prennent pas a mon zelle, mais aux circons- (1) Lettre d'un Marseillais à Madame P.., de Lyon, avec envoi de vers adressés à Fréron le conventionnel, alors en mission à Marseille.