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 366               MARSOLLIER DES VIVETTÈRES.

  bliger et je serai toujours reconnaissant, mais jamais
   étonné de ce que TOUS ferez pour moi. J'espère être à P a -
  ris le 30 octobre. Je désirerais fort que CÉPHISE ne fût pas
  jouée d'ici là, et pour ce retard, je m'en rapporte au zèle
  ordinaire, et à.la diligence de MM. le acteurs. Laissons
  donc aller les choses, mais si cela peut se reculer jusqu'à
  mon arrivée, cela sera tant mieux.
       « Parlez à Fleury de LA CONFIANCE TRAHIE, que je lui
  ai laissée ; demandez-lui s'il l'a lue ; priez-le, s'il ne l'a
  pas fait, de la lire, de méditer l'effet que peuvent produire
  les scènes entre lui et Mole qui a accepté le rôle de Der-
 ville ; dites-lui que je me trouverais heureux de voir cet
  ouvrage joué par deux talents supérieurs.
       « Dites mille choses à Dalayrac; s'il était ici, il verrait
  que je n'ai pas un instant pour penser à travailler. La
 vente d'un mobilier très-considérable, très-minutieux, et
 qu'on ne peut vendre à la campagne que pièce à pièce et,
 après mille dits et redits...., emploie le temps d'une ma-
 nière très-désagréable, mais indispensable. Et puis, les
 payements à recevoir, les courses à Lyon à cet effet, la
 disposition de cet argent qui a pensé être volé il y a qua-
 tre jours chez M. Favre ; (1) on avait déjà percé le mur,
 heureusement on a aperçu les voleurs. Je suis, en consé-
 quence, à Lyon, aujourd'hui 24 septembre, pour échanger
 les tentants écus contre des lettres de change. Je n'ai pas
 le temps de lire, d'écrire et la lésinerie de mes acheteurs,
 leurs mésoffres, leur défiance, leurs mauvais propos me
 font souvent passer des moments bien durs et me serrent
 la tête d'une étrange façon. A Paris, je travaillerai, si
j ' e n ai le courage, car les Italiens m'ont dégoûté de tra-


  (1) On trouve, dans les almanachs de Lyon, un René Favre, homme
de loi, rue Saint-Jean, en 1791.