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PONGIN EN BUGEY. Lorsque vous remontez le cours de l'Ain, après avoir, à Neuville, quitté la Bresse, vous voyez bientôt la route brus- quement serrée enîre la rivière et des rochers escarpés (i). La teinte sombre de ces rochers, le reflet de ces masses calcai- res dans une onde limpide, ajoutent au charme d'un bassin ou le pittoresque apparaît auprès du sévère (2). Les molles campagnes et la plaine ont tout à coup fait place à des sites sauvages, à des tableaux imposants. Sous un roc surplombant le chemin, se montre, à demi-murée, l'entrée d'une grotte qui passe dans le pays pour avoir été le théâtre des faits les plus invraisemblables. A la sortie du défilé , vous jouissez d'une vue ravissante. Toujours d'un caractère aussi noble, la nature a repris un aspect moins grave. Vous apercevez alors à gau- che la jolie vallée de Champeillon, d'où descend rapide et bruyante la rivière d'Ain, à droite, la vallée de Cerdon, domi- née par la montagne pittoresque de l'Avocat et, devant vous, gracieusement assise au pied d'une verte colline, la petite ville (1) Le pont de Neuville fut pendant longtemps le seul point de commu- nication entre la Bresse el le lîugcy. Reconstruit en 1787, par l'ingénieur Fabry, ce pont a deux larges arches surbaissées et repose sur un rocher qui occupe toute la largeur de la rivière. Lorsque les eaux sont fortes, elles jaillissent, bondissent avec fracas, et ce passage n'est pas sans danger pour les nombreux radeaux qui ne peuvent descendre sur l'Ain que dans cette circonstance. ( De Saint-Didier. ) (2) Ce bassin, formé par la rivière d'Ain qui coule en cet endroit de l'est à l'ouest, est connu par les habitants des localités voisines sous le nom de Virieu.