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208 LE CHATEAU DE DONZY. 1543. Ces engagements donnaient aux seigneurs enga- gistes un grand relief et une certaine autorité. Pendant les guerres de la Ligue, le château et la petite ville de Donzy furent tour à tour pris et repris par les ligueurs et les royalistes en 1593 et 1594 : tou- tefois, après la soumission de Feurs à Henri IV, Donzy demeura au pouvoir du capitaine Laviolette, vieux li- gueur calviniste, qui n'avait voulu accepter ni Henri IV, ni la messe. La paix semblait être rétablie , mais en réa- lité les haines de partis n'étaient point éteintes, les ven- geances n'étaient point assouvies -, la famille Rosier de Feurs (1) en fut la triste preuve et fournit encore une seconde victime aux fureurs de la Ligue. Pierre Du Rosier, un des plus zélés partisans d'Henri IV à Feurs, avait péri en 1592, assassiné par trois soldats ligueurs aux portes de son château. Un nouveau membre de cette famille, Miche' Rosier, examinateur au bailliage de Forez, juge de Pouilly-les-Feurs et frère de Jean Rosier capi- taine châtelain de Feurs, était à Paris en février 1598, lorsqu'il fut assassiné par un laquais du capitaine Lavio- lette, à l'instigation de ce dernier. Le laquais du capi- taine fut arrêté trois jours après dans Paris et son procès instruit au Chatelet. Il eut ie poing coupé, fut tenaillé et roué vif sur la place de Grève. La torture avait arraché des aveux au malheureux laquais, et le capitaine Laviolette dut chercher un refuge dans la forteresse de Donzy, retraite des ligueurs et des (I) Rosier paraît être le nom primitif de la famille Du Rosier ; du moins, on le retrouve écrit ainsi dans les terriers de Feurs du XIVe siècle, et quel- ques-uns de ses membres jusqu'au XVIIIe l'écrivirent ainsi sans la parti- cule.