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LA BATAILLE DE MÉTRIEUX. 109
demeure' inactif. Depuis plusieurs jours Lyon avait appris la
défaite des reitres 'a Auneau. A cette nouvelle, la joie fut
grande au sein de notre cité éminemment catholique ; et en
signe de réjouissance, on fit une procession générale, où
les échevins assistèrent avec des cierges.
On n'ignorait point non plus que Châtillon avait l'intention
de passer la Loire pour se rendre dans le Vivarais. Aussi
Mandelot avait-il reçu du roi l'ordre de s'opposer à cette re-
traite des réformés, de les attaquer a leur passage et de dé-
truire leur armée. Mais Henri III n'envoyait au gouverneur
de Lyon ni soldat ni argent pour lui fournir le moyen d'exé-
cuter ses ordres. Il n'y avait plus de garnison dans la cita-
delle, qui venait d'être démolie depuis plusieurs mois par
les Lyonnais. Mandelot s'efforça pourtant de satislaire aux
désirs du monarque; il fit appe! à la noblesse de la province
et réunit au petit nombre des soldats de sa compagnie tous
les volontaires qu'il put enrôler dans la ville de Lyon, multi-
tude sans courage et sans expérience, qui n'allait au combat
que pour faire du butin.
Ce fut avec une armée composée de semblables soldats
que le gouverneur de Lyon se rendit, dès le 4 décembre, a
Saint-Rambert-en-Forez. Mais a ce moment les huguenots
se trouvaient encore dans le Maçonnais. Aussi Mandelot
s'avança-t-il à leur rencontre, en suivant la vallée de la
Loire jusqu'à Feurs. Ce fut Ici qu'il attendit Châtillon.
Ce dernier, qui s'était arrêté à la fin de la journée du 7 dé-
cembre, à Panissières, quitta ce village dès le lendemain
matin pour se diriger vers la Loire. Mais k peine arrivait-il
auprès de Feurs, que les huguenots se trouvèrent en pré-
sence d'une troupe de cent vingt chevaux qui se tenait rangée
en bataille à une portée d'arquebuse. A cette vue, Châtillon
croyant b une attaque imminente, se prépara à soutenir le
choc des assaillants. Mais cet escadron, qui ne formait qu'un