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10G IA BATAILLE DE MÉTOTEUX. trouvaient le lendemain dans la plaine de Bonny, où ils fu- rent attaque's par une troupe de catholiques commandés par un gentilhomme nommé de Piedefou. Mais ils repoussèrent rudement les assaillants, en leur tuant une vingtaine, d'hom- mes. Après cette escarmouche, ils purent continuer sans obstacle leur route à travers le Morvan et le Maçonnais. Le 4 décembre, nous les trouvons k lssy-1'Evêque, le lende- main à Paray-le-Monial, elle 6 a Anzy-le-Duc età Marcigny- Ies-Nonnains. Le projet des huguenots était de gagnera marches forcées le Vivarais qui se trouvait en quelque sorte au pouvoir des réformés. Mais l'armée royale n'avait cessé de suivre les fugitifs. Il n'entrait point pourtant dans la politique de Henri HI d'anéantir complètement les forces protestantes; c'eût été rendre le triomphe de la Ligue trop complet. Aussi d'Epernon qui commandait l'avant-garde des troupes du roi, avait-il la mission de négocier avec l'armée vaincue. Dès le 6 décembre il lui envoya de Cormont et Claude l'Isle de Marivaux, pour renouveler les propositions déjà faites au nom de Henri III aussitôt après le combat d'Agneau. Les conditions en étaient peu rigoureuses : Les Allemands pour- raient retourner librement dans leur pays, sous la condition de ne jamais porter leurs armes contre la France ; quant aux protestants français, on leur laissait aussi la faculté de sortir du royaume. Pour déterminer les huguenots, les deux dé- putés leur firent une peinture saisissante des difficultés de leur position : Les forces royales pouvaient les écraser "a chaque rencontre. Les Lorrains leur fermaient la route de la Bourgogne et de la Franche-Comté; au midi, Mandelot, gouverneur du Lyonnais, devait les arrêter a leur passage avec des forces imposantes ; enfin il leur était impossible de gagner le Vivarais dont les montagnes étaient couvertes de neige.