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R É T I F DE LA BRETONNE,
                                  A PROPOS



                  DE LA PAYSANNE PERVERTIE,

           Drame en cinq actes, de MM. DUMAHOIR et DEHKERY.




   le demande au lecteur la permission de laisser de côté aujourd'hui le drame
 de MM. Dumanoir et Dennery, pour ne m'occupcr que de Rétif auquel ces
Messieurs ont emprunté le titre de leur pièce. Ils ne lui ont emprunté que
cela, et quoiqu'on eût pu trouver, à notre avis, dans l'œuvre de Rétif les élé-
ments d'un drame fort original, je n'ose blâmer MM. Dumanoir et Dennery
de s'être borné à refaire une fois de plus quelque chose comme la Grâce de.
Dieu. Le public veut être attendri ou amusé de la même manière, c'est son
goût, il ne se laisse aller qu'à des émotions prévues, victime volontaire
d'une rhétorique traditionnelle. Aussi, toute pièce de théâtre semble-t-elle
réglée et notée comme un papier de musique, d'après des procédés qui pour-
raient s'enseigner dans un conservatoire, si jamais on jugeait nécessaire de
fonder un conservatoire de mélodrames, ce dont Dieu nous garde. Ce genre
de spectacle a même des préférences géographiques qu'il serait imprudent
 de méconnaître. Elles font partie de l'esthétique qui lui est propre. Par
exemple, entre autres patries qui lui sont chères, le mélodrame affectionne
la Bretagne dont le soleil est si beau, le paysan du roman était bourguignon
comme Rétif l'était lui-même, celui du drame est breton et ii y a un biniou,
toutes les conditions sont donc remplies.