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458 HISTOIRE DES JOURNAUX DE LYON. à Lyon, rue des Bouchers, n° 56.—D.Etes-vous l'auteur du prospectus qui a été affiché et distribué avec profusion qui annonce un Journal de Lyon et du département de Rhône, rédigé par Pelzin ?—R. Oui, et ce prospectus qui a été imprimé au nombre de deux cents placards, n'a eu tout au plus que quatre-vingts placards d'afficbés, et sur mille exemplaires imprimés en petit format, il n'en a été distribué que environ deux cents parmi lesquels même une cinquantaine ont été adressés à la municipalité, au District et au Comité révolutionnaire.—D. Pourquoi l'épigraphe est-elle la même que celle du jour- nal de Bordeaux?—R, J'ignore si elle est la même, au reste j'en avois parlé aux citoyens Borde et Sallier, administrateurs du District.—D. Pourquoi vous proposiez vous dans ce journal de ranimer les vengeances particulières et de rappeler à vos concitoyens des événements que la tranquillité publique veut qu'on oublie ?—R. Il est si peu vrai que je voulois rallumer le feu des vengeances particulières, qu'indigné de quelques assassinats qu'on se per- mettoit contre des citoyens sous prétexte qu'ils avoient été dénonciateurs , que je me proposois fermement dans mon journal de m'y opposer, ce qui est prouvé par un article du prospectus ainsi conçu : « Qui arrache le poignard de la vengeance des mains des citoyens pour en armer la justice. » —D. Pourquoi vous êtes-vous donc engagé à prouver par un autre article que Lyon ne fut rebelle que pour le maintien de la représentation nationale ? —R. J'étois jaloux de justifier les rebelles de Lyon,non sur le l'ail, mais sur l'in- tention.—D. Pourquoi donc par un autre article de votre prospectus vous êtes vous engagé à signaler les monstres assassins des habitants de Lyon?—R. Parce que beaucoup d'innocents ont péri et que les meurtriers de l'innocence doivent être signalés?—D. Vous avez donc bien envie d'attiser le feu des vengeances particulières ?—R. Mon envie se bornait à la poursuite des chefs des assassi nats, ainsi qu'il conste par un autre article de mon prospectus, commençant par ces mots : « Qui parmi les égorgeurs et les fripons, etc. »—D. Vous ne pouvez pas ignorer qu'en attaquant des chefs, on attaque nécessairement des subor- donnés ou des partisans ; dans ce sens vous tendiez donc toujours à animer le feu des vengeances particulières?—R. D'après celte observation, il s'ensui- vroit que les grands coupables ne devroient pas être poursuivis ? Au reste Legendre, représentant du Peuple, a dit à la Convention qu'il fallait distin- guer les bergers et les moulons?—D. Qnels sont les hommes qu'un vernis pa- triotique couvre le sang dont ils sont teinls(sî'c), qui exercent d'honorables fonc- tions ?—R.Ce sont Collot et ses partisans déjà flétris par l'opinion publique. —D. Il est du devoir de tout citoyen, surtout quand il est en présence des au- torités constituées, d'indiquer positivement les hommes dont il a voulu parler; il ne suffisait pas d'indiquer Collot, il falloit indiquer ses partisans. —R. Ses