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ET DES SEGUSIAVI LIBERI. ,'Î75 Je ne repousserai pas, toutefois, la conjecture qui donnerait pour origine aux Ségusiaves une irruption des habitants de Ségusio, par la raison que toutes les émigrations des tribus galliques qui eurent lieu pendant trois siècles, se firent constamment du nord au midi, comme le prétend M. Roux. Est-ce que nous ne voyons pas, même au temps de César, les Helvètes, allant del'Helvétie à l'ouest, se porter au pays des Santons ? Je ne repousserai pas davantage cette origine par cette autre raison également donnée par M. l'abbé Roux, à savoir : qu'il n'est pas vraisemblable qu'une cité, de l'importance de celle des Ségusiaves, se soit lais- sé envahir par quelques habitants eux-mêmes échappés d'une ville qui constituait seule le domaine du roi Donnus. » Comment prouvez-vous qu'en ce temps la cité des Ségusiaves était impor- tante ? Mais prenez donc garde que la question est précisément de savoir si les Ségusiaves existaient alors dans le Forez où se trou- vaient même, suivant vous, les Insubres au temps de Bellovèse. Après tout, l'esprit se confond à vouloir trop démêler l'origine des peuples des vieux âges, lorsqu'il n'y a point de trace que l'on puisse saisir ; et, à cet égard, il n'y a rien de connu tou- chant les Segusiavi, non plus que sur les Segusini. Il serait donc possible que M. Roux eût raison sur l'origine qu'il attribue aux Segusiavi ; seulement il faudrait que la preuve fut au bout. C'est tout ce que je voulais répondre à M. l'abbé Roux au sujet des Insubres. Voyons maintenant, en ce qui concerne les Segu- siavi liberi, quelle était l'étendue de leurs privilèges chez les Romains, et, spécialement, examinons s'il est vrai de dire que leur titre de liberi entraînait une exemption d'impôt envers Rome. Là seulement il peut y avoir, entre nous, matière à une discus- sion véritablement sérieuse. Cette question, qui a été quelque- fois abordée mais jamais traitée, mérite qu'on s'y arrête. Elle se lie intimement par tous les points à l'histoire de notre pays.