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AETEL D'AVENAS. 257 gretter, ajoute-t-il, que Millin , qui a visité et expliqué avec sagacité tant de monuments anciens, n'ait pas vu celui d'A- venas (1). » Si, sans être un Millin , on parvenait à découvrir la main du royal et pieux donateur, le saint personnage qui reçut le monu- ment , les circonstances de l'événement et sa date précise, on rendrait à ce monument, déjà si apprécié, toute son importance historique. On éclaircirait le synchronisme de notre architecture chrétienne, et l'on planterait un jalon qui pourrait servir à guider ceux qui tenteront d'écrire l'histoire monumentale de notre pro- vince Burgundo-Lyonnaise. Essayons : l'autel d'Avenas est trop connu pour que je m'ar- rête à décrire le bas-relief de la face principale, qui représente le Christ, assis au milieu d'un nimbe elliptique, entouré de ses douze Apôtres, non plus que le bas-relief de la face latérale qui rappelle des sujets de la Nativité du Sauveur. Venons de suite au bas-relief historique. Il représente un roi, un genou en terre, le front ceint du bandeau royal, vêtu d'une simple tunique, sur laquelle est jeté un léger manteau. Le prince présente l'image d'une église romane à un saint personnage qui la reçoit. Au dessous du bas relief on lit l'inscription suivante : REX LODOVICVS PIVS ET VIRTVTIS AMECVS OFFERTAM EGLESIAM RECIPIT CHNTIVS 1STAM LAMPADE B1SSENÂ FLV1TVRVS JVL1VS IBAT MORS FVGAT OBPOSITVM REGIS AD INT1TVM. L'inscription est évidemment l'explication du bas-relief. Quel est ce saint Vincent qui reçoit des mains d'un roi l'église d'Avenas ? Ce n'est pas le patron de cette église. Elle est consa- crée à la sainte Vierge. L'Assomption en est la fête patronale. Ce ne peut être que saint Vincent, patron de la cathédrale et du diocèse de Mà con, sur le territoire duquel se trouve Âvenas. Avenas fut cédé aux chanoines de Saint-Vincent, par Vicard de Beaujeu et son frère l'abbé Hugues, au prix de XXX marcs d'ar- (i) Album du Lyonnais, année 1844, j>. 86, 17