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            A UNE JEUNE FILLE.
Et depuis, j'ai dans ma pensée
Toujours gardé pieusement
L'image, hélas! trop tôt passée,
De ce tableau vif et charmant.


Je sais qu'elle était rose et frêle,
Ainsi que ces reines de l'air
Qui passent, secouant de l'aile
Leurs parfums, quand le ciel est clair ;


 Que ses petits pieds, vrais prodiges,
 Auraient fait envie aux esprits
 Qui dansent au sommet des tiges
" Et qu'on appelle les Péris,


Et que sous sa longue paupière
Souriait un regard voilé,
Plus doux que la pâle lumière
Qui tombe du ciel étoile.


De quel nom gracieux et tendre
Nommez-vous cet être charmant ?
J'ai cru, l'autre jour, vous entendre
Murmurer le nom de Maman.

                        CHARLES REYNAUB,